ancien appareil
L'arrivée du téléphone
au CHEYLAS


     Si l'invention de BELL remonte à 1876, il faut attendre le début du siècle pour que le téléphone fasse son apparition au CHEYLAS.

     Conseil municipal du 17 mars 1901 (A.M.Série D6 p.46) :

« A l'unanimité, le conseil propose à l'administration d'installer la cabine téléphonique dans le bâtiment communal loué et occupé par monsieur BOURNE, receveur buraliste. Celui-ci est proposé pour gérant chargé de desservir ladite cabine. »

     Antoine BOURNE louait l'ancienne école de garçons. La salle de classe avait été reconvertie en salle de café...

     A titre complémentaire, dans sa séance du 12 février 1905, le Conseil municipal décide la création d'un poste de "piéton du téléphone", chargé d'aller prévenir les habitants qui sont appelés à la cabine téléphonique. Le service doit être fait pour toute la commune et pas seulement le Bourg. Édouard FRANCOZ est choisi pour ce poste et recevra 100 F par an.

     Toujours en 1905, (AM 1D6 p109), le Conseil, unanime, décide de joindre le service des télégrammes à celui du téléphone, suite à une lettre de monsieur le Directeur des postes et télégraphes du département de l'Isère.

     Le 28 mai 1905, nouvelle intervention du Directeur des postes et télégraphes : suite à la démission du gérant du bureau téléphonique de la commune, il prie le Conseil de "voir s'il serait possible de fixer une indemnité supplémentaire à l'employé" (AM 1D6 p113). Une commission est chargée d'étudier la question.

     Conseil municipal du 8 novembre 1908 (AM 1D6 p199)

     Monsieur SAUCAZ, gérant du téléphone a démissionné. Le Conseil accueille favorablement la demande de monsieur PELLOUX. Ce dernier assurera la fonction à compter du 1 janvier 1909, avec un traitement de 100 F par an.
     Il cumulera cette fonction avec la gérance du poids public.

     On déduit de cette délibération que SAUCAZ avait succédé à Antoine BOURNE en 1905. Le même SAUCAZ assurait, lui aussi, la gérance du poids public depuis sa création décidée en 1904 et dont la construction avait été achevée en 1906.

     Son état mentionné de "cabaretier" laisse également supposer qu'il avait pris la suite de BOURNE pour la location de l'ancienne école de garçons.

     Il exploitera encore le café restaurant plusieurs années. Son bail est renouvelé en 1919 pour une durée de 9 ans et son loyer porté de 315 à 330 F. Il n'achèvera pas ce bail car, en 1927, on découvre au hasard de la délibération du 14 août que "le bail de l'ancienne école de garçons louée à Alphonse BARMEL expire le 31 décembre" et qu'il convient de "réévaluer l'adjudication à 600 F par an."


      En 1919, monsieur Édouard FRANCOZ se trouve, vu son âge, dans l'impossibilité d'assurer le service de piéton du téléphone. La veuve BADINI sollicite le poste qui lui est accordé à compter du 16 février 1919 avec un traitement annuel de 300 F .

     On retrouve trace de la gérance de la cabine du Bourg en 1943 et c'est alors Alice COUPLAIX qui occupe le poste.
     En 1947, c'est Marie VIGNE qui en aura la charge à compter du 1 décembre. En 1950, elle gèrera également le poids public.


Entre temps, les autres secteurs de la commune réclament à leur tour d'être desservis.


     Séance du 7 juillet 1935

     Le hameau du Villard (population 100 habitants environ) n'est pas relié au réseau téléphonique de la commune. "Ce fâcheux état oblige les habitants de ce hameau ainsi que ceux des hameaux de La Chaux, du Trouillet, de l'Abbaye, d'une population de plus de 50 habitants, à faire, les premiers 3 kilomètres, les autres 5 kilomètres, pour venir téléphoner à la cabine du chef-lieu".

     Il est donc urgent de créer une cabine téléphonique au Villard. La commune s'engage à prendre en charge les frais de gérance (AM 1D8 p93).

     Séance du 6 juin 1936

     Désignation de madame Albert PACHE, née MOULIN Marie comme gérante de la cabine publique du Villard. Mademoiselle Andrée PACHE est désignée comme gérante suppléante (AM 1D8 p128).

     Séance du 9 juillet 1936

     A leur tour, les habitants du Trouillet et de l'Abbaye sollicitent l'installation au Trouillet d'un poste d'abonnement public, un des intéressés s'engageant à recevoir chez lui l'appareil téléphonique.
     Le Conseil municipal est favorable à cette demande et s'engage à payer la redevance annuelle de l'abonnement.

     Une lettre du Préfet de l'Isère, datée du 30 septembre 1936, annonce que le Directeur des Postes l'a informé qu'un poste public peut être concédé à la commune du Cheylas pour le hameau du Trouillet. La commune devra participer financièrement, compte tenu des difficultés exceptionnelles dans l'établissement de cette ligne : fouilles en terrain rocheux, transport, ... La participation communale s'élèvera à 1250 F.

     Séance du 21 février 1937

     Le Conseil municipal prend connaissance d'une lettre du Directeur des Postes adressée au député de l'Isère, monsieur ARNOL, confirmant la concession du poste du Trouillet.
     L'appareil sera installé chez monsieur Camille JANET, conseiller municipal.



      Le compte-rendu de la séance du Conseil municipal, le 27 mars 1937,nous révèle le coût des redevances annuelles pour le poste du Trouillet :
Avec, la première année, un supplément de 35 F pour l'installation d'un poste mural...

     Séance du 25 juillet 1937 (AM 1D8 p173)

     La gérante du Villard, madame PACHE, qui avait été désignée le 6 juin 1936, se trouve dans l'impossibilité d'assurer cette fonction.
     Madame veuve Pierre CHALLABERT accepte de la remplacer. Madame veuve RAYMOND, sa fille, sera gérante suppléante.


     En 1959, puis en 1963, les textes nous apprennent que la cabine du Bourg est toujours sous la responsabilité de Marie VIGNE, mais celle du Villard est gérée par Paulette BAL née BATTARD.


Tout va vite, vite, très vite...


     Le fait qu'à l'heure actuelle chacun bénéficie d'une installation téléphonique à son domicile, voire pour certains d'appareils portables, cette commodité donc nous paraît naturelle et les jeunes nés dans ce contexte ont tendance à croire qu'il a toujours existé.
     La lecture de l'Annuaire Officiel des Abonnés au téléphone de 1926 ne laisse apparaître aucun nom pour la commune du Cheylas.
     Contraints par un vide des Archives départementales de l'Isère à faire un bond dans le temps, découvrons maintenant l'Annuaire de 1959.
     Certains seront peut être étonnés en découvrant que 41 ans avant l'an 2000, il n'y avait que 13 Abonnés répertoriés au Cheylas !

     Mais qui étaient ces privilégiés ?

Numéros d'appel
Abonnés
0
La cabine du Bourg
1
La Société des Hauts Fourneaux
2
Madame MICHEL : café, restaurant, tabac
3
Chemins de fer
4
Poste d'abonnement public du Trouillet
5
Fosse à goudron
6
E. POUSSARD (laitier)
7
Poste d'abonnement public du ROMPAY
8
M. ZANINETTI (Entreprise générale d'électricité)
10
Mairie
12
Société des Hauts Fourneaux (usine)
13
E. BOCCA (entreprise de peinture)
15
E. JOURDANET (agriculteur)

     Il est précisé, sur cet annuaire de 1959, que le standard des PTT fonctionne tous les jours de 8 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures, sauf le dimanche de 8 heures à 11 heures...

     Autre remarque concernant cet annuaire, le numéro de la Fosse à goudron, le 5, fait référence à Goncelin et non au Cheylas. Pourquoi ? Nous l'ignorons...



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